26c2 - Diana W. Moi, L'Eloge
Moi l’Eloge
Je bruisse, gémis, caresse, oublie et dénie me faisant sycophante, me transforme en musique doucereuse ou glorieuse … Je mens
Je m’attarde aux détails encore flous dont je ne ferai qu’une bouchée délicieuse dégoulinante de miel ou de fiel dont je me plais à lécher les contours trompeurs et attrayants, compliments
D’autres ont exacerbé le goût érotique de la Sieste abandonnés aux caresses du Zéphyr soyeux, tiède et joyeux
L’éloge de la Paresse en a inspiré plus d’un tout comme d’autres langueurs et voluptés enveloppées de plaisirs à venir, à revivre, à renouveler
Je me vautre sensuellement et m’enroule autour des langues expertes faisant tanguer les mots magiques lourds et sirupeux au creux des joues devenant tout à tour sucrés, salés pleins de sens ou encore légers
Qui pourra m’égaler ?
Le talent oratoire de certains emporte dans son sillage les non- dits timorés à jamais prisonniers de certaines bouches étriquées
Moi, me nourrissant de beauté et de lyrisme, je me place sous la lumière argentée des Pléiades et recueille leur pluie étoilée, pour en faire une oraison, une élégie, ou un épitaphe
Les mots, poussière d’étoiles savantes dont je broderai les phrases à déclamer, à réciter, à raconter et peut être à méditer
Eloge je suis,
De la tristesse
De la douleur
De la joie, du bonheur
De la Passion
De la Solitaire et désertique solitude non aride cependant
De la mort douce
De l’existence longue et laborieuse
De l’inconstance
Du rire et du sourire
Du Bien
Du Mal
De l’Avant et de l’Après
D’Hier et de demain
De toi
De moi
De nous
Eloge, je suis Béni
Car en creux en bosses en couleurs ou en gris
En tempo lent ou cadence allègre
Je te chantes toi
La Vie.